Admettre son Auxiliaire de Vie Scolaire

Sur près de 13 millions d'élèves en France, environ 200 000 enfants porteurs de handicap sont scolarisés en milieu ordinaire. Tous les établissements sont concernés depuis la loi 2005-102 pour l'égalité des droits et des chances, la participation à la citoyenneté des personnes handicapées. À chacun de s'adapter pour prendre en compte la diversité des élèves et permettre un meilleur accès aux apprentissages. Il faut donc aménager les scolarités, adapter les contenus, proposer du matériel pédagogique pertinent et, si besoin, avoir recours à une aide humaine, un Auxiliaire de Vie Scolaire, pour réaliser certaines tâches ou gestes de la vie quotidienne à l'école (notification de la Maison Départementale des personnes handicapées).
Quel est son rôle ?
Sous l'autorité administrative de l'inspecteur d'académie ou du chef d'établissement, l'AVS est sous la responsabilité pédagogique de l'enseignant de la classe  dans laquelle il intervient. Il apportera son aide à l'élève dans ses déplacements, l'installation du matériel, les manipulations, l'aide dans certains enseignements, la facilitation dans la relation aux autres, principalement. Il lui faudra installer une relation de confiance avec l'élève, l'encourager, valoriser ses réussites, le sécuriser. 
Mais il est souvent difficile pour les enfants d'accepter la différence, d'accepter leur différence... Lorsqu'on a un "DYS"-fonctionnement (dyslexie sévère, dyspraxie, dyscalculie, Trouble Déficitaire de l'Attention avec ou sans hyperactivité) et qu'on bénéficie d'aménagements pédagogiques (moins de devoirs, évaluation à l'oral, photocopies des cours, ...), les moqueries à la récré, les réflexions assassines et les insultes de toutes sortes font souvent partie du quotidien. Comment ne pas comprendre dans ces conditions que l'AVS joue parfois le rôle de "poil à gratter », par la stigmatisation des difficultés qu'il peut représenter. Si dans un premier temps, l'élève accueille plutôt volontiers l'arrivée de cette aide dans sa vie scolaire comprenant immédiatement le bénéfice qui sera le sien, il y a généralement une deuxième phase de rejet et d'inacceptation. L'enjeu est alors d’amener l’élève à dépasser ces émotions négatives qui le plongent parfois dans des accès de colère, des crises de larmes, des  refus de se mettre au travail, un état de déprime ...
Pas de recette magique pour ce faire mais des prérequis : patience, compréhension, bienveillance et aussi fermeté, cadre, respect. N’oublions jamais que nous ne nous situons pas dans le simple caprice. Ces manifestations parfois violentes de l’élève sont intimement liées au mal-être qu’il ressent, à la souffrance quotidienne de n’être pas « comme tout le monde ».
Ce sera le rôle de l’adulte de ré-assurer, de consoler, de valoriser, de sécuriser l’enfant. Si l’élève sort parfois de ses gonds, l’adulte, lui, se fera un devoir de rester calme, de réaffirmer les règles, les droits et les devoirs de l’enfant, et de faire de ces enfants qui ne sont pas ordinaires, des enfants simplement EXTRA -ordinaires!


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